Croquis
n° 1
Cette silhouette apparaît au voyageur arrivant depuis
le bac du Bani par la voie carrossable au sud-est de la
ville, voie construite sur la digue qui surplombe la zone
inondable du Pondo.
|
|
Croquis
n° 2
Djenné, c’est d’abord
l’image d’une citadelle s’étirant
sur un léger promontoire et dominée par les
minarets de la grande mosquée.
|
|
Croquis
n° 3
Djoboro,
le premier quartier de la nouvelle Djenné que l’on
découvre en arrivant depuis le site historique de
Djenné-Djenno.
|
|
Croquis
n° 4
Le front de rue au Sud de la ville, en lisière des
quartiers Seymani et Samsey, se caractérise par des
façades aveugles et des porches couverts assez bas,
interdisant l’accès des guerriers à
cheval. Les pièces d’habitation, à l’étage,
s’ouvrent largement sur des cours intérieures.
|
|
Croquis
n° 5
Le front de rue de l’îlot Tchokari, dans le
quartier Konofia, révèle un aspect défensif
caractérisé par le peu d’ouvertures
des façades, et justifié à l'origine,
dit-on, par les risques d’invasion venant du Sud et
de l’Ouest.
|
|
Croquis
n° 6
Perspective d’une ruelle à l’extrémité
Ouest de l’îlot Tchokari conduisant à
la placette du puits dit de “Bia Bia” du nom
du grand marabout qui l’a fait creuser pour son quartier.
|
|
Croquis
n° 7
Place du puits dit de “Bia Bia”. Maintenant
cette place est également équipée d’une
borne fontaine. L’alignement des façades est
caractérisé par les seules portes d’entrée
des concessions, quelques rares petites baies aux étages
et les tours en décrochement correspondant à
l’équipement sanitaire de chaque concession.
|
|
Croquis
n° 8
Vues de concessions au cœur de l’îlot
Tchokari qui subissent une servitude de passage.
De
par sa position au bord du fleuve, cet îlot a été
en effet conçu avec un minimum d’entrées,
pour des raisons de sécurité. Les cours
des concessions sont traversées par les seuls habitants
de l’îlot et le passage d'un étranger
y est particulièrement délicat.
|
|
Croquis
n° 9
Vues de concessions au cœur de l’îlot
Tchokari qui subissent une servitude de passage. De
par sa position au bord du fleuve, cet îlot a
été en effet conçu avec un minimum
d’entrées, pour des raisons de sécurité.
Les cours des concessions sont traversées par
les seuls habitants de l’îlot et le passage
d'un étranger y est particulièrement délicat.
|
|
Croquis
n° 10
Vue de l’angle Sud-Est de la grande mosquée,
un jour de semaine, en milieu de matinée. Au
premier plan, sur la terrasse, apparaît le mausolée
de saints enterrés aux pieds de la mosquée.
|
|
Croquis
n° 11
Vues de la place de la Maison dite “ du Capitaine”à
Yoboucaïna. Au
centre, un cimetière, et sur le côté
une borne fontaine. Cette place est parsemée
de piquets destinés à attacher les chèvres.
La
Maison du Capitaine présente la caractéristique
d’avoir toutes ses ouvertures sur la place, ce
qui est exceptionnel par rapport à l’ensemble
de la typologie des concessions de la Ville qui sont
toutes fermées sur l’espace public et ouvertes
uniquement sur une ou plusieurs cours intérieures.
Une autre particularité de cette maison est d’être
aisément accessible à l’étage.
Les visiteurs, qui le sollicitent, peuvent ainsi profiter
de la vue imprenable et exceptionnelle de la façade
Ouest de la mosquée.
|
|
Croquis
n° 12
Vues
de la place de la Maison dite “ du Capitaine”à
Yoboucaïna. Elle
présente un cimetière au centre et sur
le côté une borne fontaine. Cette place
est parsemée de piquets destinés à
attacher les chèvres.
La
Maison du Capitaine présente la caractéristique
d’avoir toutes ses ouvertures sur la place, ce
qui est exceptionnel par rapport à l’ensemble
de la typologie des concessions de la Ville qui sont
toutes fermées sur l’espace public et ouvertes
uniquement sur une ou plusieurs cours intérieures.
Une autre particularité de cette maison est d’être
aisément accessible à l’étage.
Les visiteurs, qui le sollicitent, peuvent ainsi profiter
de la vue imprenable et exceptionnelle de la façade
Ouest de la mosquée.
|
|
Croquis n° 13
Vues
de la place de l’école coranique de
la famille Drame, à Yoboucaïna.
Le
centre en est occupé par un cimetière
dans l’angle duquel est située la tombe
d'un saint (ou“oualidji”). Ce ce cimetière
est planté, comme celui de la place du Capitaine,
mais les plantations ne sont pas entretenues et l’espace
est malheuresement parsemé de déchets
de toute sorte.
La
façade de l’école coranique est
quasiment aveugle et met en valeur un porche d’
entrée de type “ gum hu” caractéristique
de Djenné. L'accès des pièces
de l’étage, situées au-dessus
de l’entrée, est réservé
à certains religieux particulièrement
qualifiés.
|
|
Croquis n° 14
Vues
de la place de l’école coranique
de la famille Drame, à Yoboucaïna.
Le
centre en est occupé par un cimetière
dans l’angle duquel est située la tombre
d'un saint (ou “oualidji”). Ce ce cimetière
est planté, comme celui de la place du Capitaine,
mais les plantations ne sont pas entretenues et
l’espace est malheuresement parsemé
de déchets de toute sorte.
La
façade de l’école coranique
est quasiment aveugle et met en valeur un porche
d’ entrée de type “ gum hu”
caractéristique de Djenné. Noter que
l’accès des pièces de l’étage,
situées au-dessus de l’entrée,
est réservé à certains religieux
particulièrement qualifiés.
|
|
Croquis n° 15
Vues
de la place de l’école coranique
de la famille Drame, à Yoboucaïna.
Le
centre en est occupé par un cimetière
dans l’angle duquel est située
la tombe d'un saint (ou “oualidji”).
Ce cimetière est planté, comme
celui de la place du Capitaine, mais les plantations
ne sont pas entretenues et l’espace est
malheuresement parsemé de déchets
de toute sorte. La façade de l’école
coranique est quasiment aveugle et met en valeur
un porche d’ entrée de type “
gum hu” caractéristique de Djenné.
Noter que l’accès des pièces
de l’étage, situées au-dessus
de l’entrée, est réservé
à certains religieux particulièrement
qualifiés.
|
|
Croquis
n° 16
Détail d’une tour à usage
sanitaire de forme caractéristique du
quartier Yoboucaïna. Une surface plus importante
à l’étage conduit à
dissocier la partie constituant la fosse proprement
dite, destinée aux matières sèches,
de la partie destinée aux eaux usées
supportée par un poteau et disposant
d’une gargouille d’évacuation
de ces eaux usées.
|
|
Croquis
n° 17
Vue depuis le toit de la Poste : le Palais de
justice, la façade Nord de la mosquée
et, à droite, le quartier Yoboucaïna.
|
|
Croquis
n° 18
Vue du quartier Kouyetendé depuis la
terrasse d’une concession proche de la
ruelle située derrière la caserne
de gendarmerie.
|
|
Croquis
n° 19
Vue de la façade de l’école
coranique de Sidi Ben Yeya dans le quartier
Sankoré.
|
|
Croquis
n° 20
Vue
de la cour d’une concession dans le quartier
Sankoré.
Dans
la hauteur du rez-de-chaussée, des colonnes
semi-engagées avec chapiteaux, dans l’esprit
des chapitaux doriques grecs, encadrent des
contreforts destinés à étayer
le mur de façade. Sur la gauche, une
tour à usage sanitaire de forme différente
de celles repérées au quartier
Yoboucaïna. Ce type d’ouvrage est
habituellement situé à l’alignement
sur rue.
|
|
Croquis
n° 21
Vue des concessions au pourtour
de la place Doubalé dans le quartier
Sankoré. Sur
le côté de cette place on peut
voir un petit cimetière en ruine et,
au centre , un grand arbre sous lequel, pendant
la période du ramadan, un Imam cite des
versets du coran en langue peulh, d’après
notre guide.
|
|
Croquis
n° 22
Vue d’une rue assez large et rectiligne
du quartier Bambana.Plusieurs
palais et écoles coraniques lui donnent
un caractère monumental. L’alignement
des façades est rompu par le décrochement
des tours à usage sanitaire d’un
modèle semblable à celui du quartier
Yoboucaïna (
cf. croquis n°16).
|
|
Croquis
n° 23
Vues de la place du chef de village. On y voit
les deux concessions du chef de village et tout
autour les concessions de sa famille et de ses
captifs. La
concession principale présente un porche
d’entrée de type “ gum hu”
caractéristique de Djenné. Les
baies des deux concessions sont munies de volets
en bois peint et découpé dans
l’esprit des moucharabiehs.
|
|
Croquis
n° 24
Vues de la place du chef de village. On y voit
les deux concessions du chef de village et tout
autour les concessions de sa famille et de ses
captifs. La
concession principale présente un porche
d’entrée de type “ gum hu”
caractéristique de Djenné. Les
baies des deux concessions sont munies de volets
en bois peint et découpé dans
l’esprit des moucharabiehs.
|
|
Croquis
n° 25
Vue
de la place du chef de village. On y voit
les deux concessions du chef de village et
tout autour les concessions de sa famille
et de ses captifs. La
concession principale présente un porche
d’entrée de type “ gum
hu” caractéristique de Djenné.
Les baies des deux concessions sont munies
de volets en bois peint et découpé
dans l’esprit des moucharabieh
|
|
Croquis
n° 26
Vues de l’école coranique Yaya
Guindo, marabout d’origine Dogon.
Blottie
dans un recoin de rue en limite des quartier
Seymani et Samsey, cette concession dispose
d’un superbe porche d’entrée
de type “ gum hu” et d’une
cour intérieure bien abritée
par un grand arbre. La
façade sur cour, dans la hauteur du
rez-de-chaussée, présente des
colonnes semi-engagées avec chapiteau
de forme dorique semblable à ceux de
la concession relevée dans le quartier
Sankoré (cf. croquis n° 20). Une
activité familiale intense anime cette
cour jonchée d’instruments ménagers:
canaris, saux, marmite....
|
|
Croquis
n° 27
Vues de l’école coranique Yaya
Guindo, marabout d’origine Dogon.
Blottie
dans un recoin de rue en limite des quartier
Seymani et Samsey, cette concession dispose
d’un superbe porche d’entrée
de type “ gum hu” et d’une
cour intérieure bien abritée
par un grand arbre.
La façade sur cour, dans la hauteur
du rez-de-chaussée, présente
des colonnes semi-engagées avec chapiteau
de forme dorique semblable à ceux de
la concession relevée dans le quartier
Sankoré (cf. croquis n°20). Une
activité familiale intense anime cette
cour jonchée d’instruments ménagers:
canaris, saux, marmite....
|
|
Croquis
n° 28
Vues
du village de Sirimou situé dans le
Pondo au Nord de Djenné.
Il
est édifié sur un tertre d’un
niveau qui lui permet d’éviter
l’inondation en période des hautes
eaux. La mosquée est une réplique
que celle de Djenné, en plus petit.
Les
activités du village sont principalement
la pèche et la culture de céréales.
Un forgeron y fabrique des charrues semblables
aux charrues contemporaines. Les femmes de
sa famille font des poteries de bonne qualité
notamment des jarres de grande taille.
|
|
Croquis
n° 29
Vues
du village de Sirimou situé dans le
Pondo au Nord de Djenné.
Il
est édifié sur un tertre d’un
niveau qui lui permet d’éviter
l’inondation en période des hautes
eaux. La mosquée est une réplique
que celle de Djenné, en plus petit.
Les
activités du village sont principalement
la pèche et la culture de céréales.
Un forgeron y fabrique des charrues semblables
aux charrues contemporaines. Les femmes de
sa famille font des poteries de bonne qualité
notamment des jarres de grande taille.
|
|
Croquis
n° 30
Vues
du village de Sirimou situé dans le
Pondo au Nord de Djenné.
Il est édifié sur un tertre
d’un niveau qui lui permet d’éviter
l’inondation en période des hautes
eaux. La mosquée est une réplique
que celle de Djenné, en plus petit.
Les
activités du village sont principalement
la pèche et la culture de céréales.
Un forgeron y fabrique des charrues semblables
aux charrues contemporaines. Les femmes de
sa famille font des poteries de bonne qualité,
notamment des jarres de grande taille.
|
|
Croquis
n° 31
Vues du village de Sirimou situé dans
le Pondo au Nord de Djenné.
Il est édifié sur un tertre
d’un niveau qui lui permet d’éviter
l’inondation en période des hautes
eaux. La mosquée est une réplique
que celle de Djenné, en plus petit.
Les
activités du village sont principalement
la pèche et la culture de céréales.
Un forgeron y fabrique des charrues semblables
aux charrues contemporaines. Les femmes de
sa famille font des poteries de bonne qualité,
notamment des jarres de grande taille.
|
|
Ce
sont les hasards d'un jumelage-coopération qui m'ont conduit
au Mali en 1986 dans la région de Kayes : plus précisément,
dans la province du Kingui, territoire des Soninké et des
Diawara, dans le cercle de Nioro du Sahel, tout près de la
frontière mauritanienne.
A l'issue de ce périple sahélien, un coopérant
français m'a fait découvrir Mopti, la ville la plus
importante du Delta intérieur, implantée au confluent
du Niger et du Bani. Cette ville est le carrefour des cultures peulh,
bozo, sonraï et dogon. Pour ce coopérant, la ville de
Djenné toute proche n’avait pas d’autre intérêt
que sa grande mosquée, l'un des principaux monuments du patrimoine
de prestige du Mali. On se devait de venir admirer cette mosquée
le jour du marché hebdomadaire, le lundi, à cause
de l'animation qui règne ce jour là dans la ville.
Mais on pouvait repartir aussitôt !
Pour
ma part, j'ai été immédiatement attiré
par le caractère impénétrable et difficile
à découvrir de la ville ainsi que par sa qualité
urbaine et architecturale tout-à-fait spécifique.
Depuis lors, j'ai eu la chance de pouvoir y séjourner à
plusieurs reprises et ainsi j'ai pu apprendre à la connaître.
En 1993, ma rencontre avec Mahmadou Santara, député
de Djenné, fut déterminante car elle me permit de
précieux contacts avec les animateurs du Comité de
Jumelage de Djenné : notamment son Président, Fohourou
Cissé, Directeur de l'Ecole Fondamentale et son frère
Baba Cissé, tailleur dans le quartier Kouyetende et principal
organisateur de l'accueil des visiteurs.
Grâce
à eux, j'ai pu rencontrer des habitants de Djenné
et des environs, organiser et mettre en place des équipes
d’étudiants pour observer et étudier le patrimoine
de la ville au-delà de la grande mosquée. Aves mes
étudiants, nous avons rapidement commencé à
réaliser quelques enquêtes et de nombreux relevés
de concessions, ainsi que des plans des quartiers. Dans ce travail,
nous avons été aidés par un jeune guide peulh,
Mahamadou Cissé La, originaire du quartier Yoboukaïna
à Djenné et petit-fils d'un ancien chef de village.
C’est
à l’occasion de ces observations et enquêtes
que j’ai pris les croquis qui constituent ce portfolio.
Présentation
du patrimoine architectural et urbain de Djenné
En
règle générale et jusque dans un passé
récent, l'intérêt architectural porté à
une ville, une région, était très sélectif.
Il consistait à étudier essentiellement les monuments
prestigieux, religieux ou civils, et à les considérer
comme des modèles représentatifs uniques du patrimoine.
Le patrimoine d'accompagnement de ces monuments a donc été
longtemps négligé.
Or,
ce patrimoine constitue non seulement la part quantitativement essentielle
du cadre urbain, mais il reste aussi le témoignage le plus
vivant de la personnalité de chaque ville et de sa spécificité
architecturale.
Pour
présenter les croquis de ce recueil, je m’appuie sur
une première impression et perception de la cité en
arrivant par la digue principale au Sud-Est et la zone inondable devant
le quartier Djoboro. Puis je pas à la découverte progressive
de la ville en me promenant à son pourtour, en me risquant
à pénétrer dans son coeur (croquis 1, 2 et 3).
Cette
promenade commence le long du front de rue des quartiers Seymani,
Samsey, Konofia au sud, eti conduit à la grande place du marché
dominée par la mosquée (croquis 4 à 10).
Elle
se poursuit par un tour de ville dans les autres quartiers, en s’arrêtant
devant telle perspective de rue ou telle placette équipée
d’une borne fontaine, d’un arbre ou d’un cimetière,
et l’on découvre tantôt une façade monumentale
d’école coranique suivie d’une autre plus modeste,
en ruine ou en reconstruction. (croquis 11 à 27).
Nombre
de ces rues se caractérisent par un alignement de murs percés
de rares ouvertures sur lesquels s’appuient des porches d’entrée
ou des tours en décrochement sur l’usage desquelles on
s’interroge. Ces alignements révèlent un jeu savant
de volumes, parfaitement mis en valeur par le contraste des ombres
et des lumières avec, de temps en temps, des détails
de façade qui attirent l'attention, comme les batteries de
pinacles en terre surmontant les appuis des terrasses ou les faisceaux
de bois débordant.
Plus
tard, on apprend le rôle de ces tours, de ces faisceaux de bois
ou de ces pinacles, et l’on peut dire que les maîtres
d’oeuvre qui ont fait la ville de Djenné ont su parfaitement
intégrer les contraintes de la vie urbaine avec l’art
de bâtir dans un contexte géographique donné.
Ces
caractéristiques particulières architecturales et urbaines
trouvent leur prolongement dans les villages alentour comme, par exemple,
le village peulh de Siroumou, où ont été faits
les derniers croquis de la série ici présentée.
Pierre
DUCOLONER
DJENNE
PATRIMOINE remercie chaleureusement Pierre Ducoloner de son aimable
autorisation de reproduire ses croquis sur ce site, et des textes
introductifs qu'il a rédigés à cette occasion
|