bientôt… UNE MAISON DU PATRIMOINE … à Djenné !
En mai 2008, le projet conçu il y a trois ans par
le barey ton avec ses partenaires
DJENNE PATRIMOINE et Acroterre a été retenu par la France pour un
co-financement. Ce projet permettra de construire une Maison du Patrimoine à
Djenné, d’ici trois ans. La subvention obtenue couvre 50 % du coût total ; les
prestations gratuites fournies par les professionnels des trois associations
partenaires du projet financeront 20 % du coût total du projet ; il nous
reste donc encore à trouver 30 % du financement, et nous sommes déjà au travail
sur ce sujet.
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Ce projet vise à répondre aux
principaux problèmes de l’entretien de l’architecture de Djenné par des
solutions concrètes et durables.
1) L’entretien
de l’architecture de Djenné
Les
habitants de Djenné se plaignent du coût de cet entretien et adoptent des
solutions qui leur paraissent plus économiques. Olivier Scherrer, constructeur
spécialisé en terre, a montré que les revêtements en briques cuites ne sont pas
une bonne solution : ce type de revêtement n’est pas assez durable pour
que son coût soit moindre que celui du crépi traditionnel de bonne qualité.[1]
Cette information sera diffusée.
En
même temps un travail technique, associant les maçons et des ingénieurs, portera
sur les moyens d’obtenir des crépis plus résistants.
Enfin,
comme l’indivision empêche souvent les héritiers d’entretenir les maisons de
famille, un groupe de notables de Djenné, animé par Cheick Cisse, le fils aîné
de feu Ousmane Cissé, fera des propositions sur les moyens de régler ou
d’atténuer les difficultés qui naissent de l’indivision.
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2) L’adaptation
de l’architecture de Djenné aux exigences actuelles des familles
Certaines
exigences des familles ne peuvent êtres prises en compte que par une révision
du classement. Dans certaines zones, les contraintes relatives à la disposition
intérieure des maisons pourraient être allégées pour permettre d’avoir des
pièces plus grandes. Seul l’Etat peut agir dans ce domaine. Le présent projet
ne s’attaque donc qu’à la qualité des installations d’eau et d’électricité et
des enduits intérieurs.
Dans
ces trois domaines, le chantier-école de la Maison du patrimoine permettra
d’expérimenter, de démontrer et de vulgariser des solutions adaptées à la
construction en banco tout en évitant d’acheter des céramiques au Nord et en utilisant
les matériaux disponibles sur place. Par exemple, le projet prévoit
d’inviter un maçon marocain pour montrer comment réaliser les enduits
intérieurs dit taddelak. De la sorte
les maçons apporteront leur contribution à l’amélioration de l’habitat à
Djenné.
3) Les
obligations liées au classement de la ville
DJENNE
PATRIMOINE a fait valoir depuis des années que le classement des villes
anciennes de Djenné implique que les travaux de restauration soient faits selon
la technique originale de Djenné, unique au monde, utilisant les djenne ferey. Le chantier-école de la
Maison du Patrimoine permettra à M. Boubacar Touré de transmettre cette
technique aux nouvelles générations de maçons.
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4) La
modernisation de la profession de maçon
Rien
ne se fera sans les maçons de Djenné. Leur système de transmission des
connaissances professionnelles est parfaitement efficace, mais il ne porte pas
sur les nouvelles façons d’obtenir ou de passer des marchés. Pour faire face à
l’évolution des conditions économiques et sociales de leur profession, les
maçons doivent compléter leur formation : ils doivent savoir lire et
compter. Le projet comporte un important programme d’alphabétisation
fonctionnelle étroitement adapté aux besoins de la profession, et qui sera
réalisé avec le concours du CAP de Djenné et sous le contrôle du barey ton.
5) La
valorisation du patrimoine architectural aux yeux de la population de Djenné
Le
patrimoine de Djenné ne sera protégé et valorisé que si la population de Djenné
s’entend pour utiliser ce patrimoine avec intelligence, si se met en place une
pratique effective de la démocratie locale, où les intérêts collectifs priment
sur les intérêts privés. On voit bien en effet que le patrimoine de Djenné doit
être protégé même contre les interventions de l’administration, qui, au mépris
des engagements internationaux du Mali, a construit en ciment en plein centre
de Djenné, tolère les baraques en tôle sur la place de la mosquée et continue à
densifier l’occupation du sol.
Le projet comporte un important programme d’information de
la population, de discussion avec les chefs de famille, à l’image de ce qui a été fait avec les
maçons depuis trois ans pour définir les activités résumées ci-dessus : il
en résultera de nouvelles idées pour promouvoir le patrimoine de Djenné, cette
ville unique au monde, notre ville !
LA MAISON DU PATRIMOINE A DJENNE, bientôt un nouveau chef
d’œuvre des maçons, un exemple pour tous les autres métiers !
Car
cette maison servira non seulement au barey
ton, mais aussi à tous les artisans de Djenné, qui pourront s’y réunir, y
organiser des activités de formation, y préparer des projets, etc. ; elle
sera également ouverte au public, pour lui montrer de quoi sont capables les
artisans de Djenné, et pour mettre à sa disposition une documentation écrite, photographique
et vidéographique sur le patrimoine archéologique, architectural, artisanal et
culturel de Djenné, et pour l’organisation des réunions, conférences et
séminaires sur la protection du patrimoine ; elle sera enfin le siège de
DJENNE PATRIMOINE.
VOUS POUVEZ CONTRIBUER
PERSONNELLEMENT A LA REALISATION DE CE PROJET !
APPORTEZ-Y VOS ‘‘BRIQUES’’ ! 1
‘‘BRIQUE’’ = 10 € ; 5 ‘‘BRIQUES’’ =
50 € ; 10 ‘‘BRIQUES’’= 100 €, etc…
(chèque à l’ordre de ACROTERRE, projet
Djenné, adressé à ACROTERRE, 60 Place des Géants, 38100-Grenoble, France)
NOUS AVONS BESOIN DE 5000
DE CES ‘‘BRIQUES’’
VOTRE SOUTIEN DIRECT A UN PROJET D’APPUI AUX
MACONS DE DJENNE !
UN GESTE DONT VOUS SEREZ BIENTÔT FIERS !
www.djenne-patrimoine.asso.fr djenne.patrimoine@laposte.net acroterre@aol.com
[1] Olivier Scherrer, Que coûte le recrépissage annuel des
maisons de Djenné ? DJENNE
PATRIMOINE Informations, n° 21, automne 2006, p. 12-14