DJENNE PATRIMOINE
Informations
n° 24, printemps 2008
NUMERO SPECIAL :
Un chantier-école des maçons de Djenné,
la construction de la
MAISON DU PATRIMOINE DE DJENNE
Cette année aura été exceptionnelle, et
nous l’aurons marquée par deux numéros spéciaux de notre bulletin : en
décembre-janvier, nous avons fêté le centenaire de la reconstruction de la
mosquée de Djenné, et nous vous avons envoyé un numéro spécial contenant des
photos de l’époque et quelques photos récentes à titre comparatif. Et puis, courant
mai, nous apprenions que le projet que nous avions conçu il y a trois ans était
enfin retenu par le Ministère (français) des affaires étrangères pour un
co-financement. C’est à ce projet qu’est consacré le présent numéro spécial.
Lecteurs
de ce bulletin, vous savez que les « villes anciennes de Djenne » sont
un Patrimoine de l’humanité (UNESCO, 1988) ; vous savez aussi que les
actions concrètes pour la protection de ce patrimoine sont limitées, et que ce
patrimoine se dégrade. C’est pour l’avoir constaté avec tristesse, en 2004 (quatorze
ans après un premier voyage au cours duquel elle avait pris beaucoup de
photographies qui font désormais foi), que Evelyne Bertrand a pris contact
localement avec la mairie, avec DJENNE PATRIMOINE et avec le Barey ton (la corporation des maçons), puis
avec l’association française Acroterre (qui regroupe des spécialistes de la
construction en terre) pour tenter de trouver des solutions susceptibles de
remédier au délabrement croissant de la ville.
Un projet a donc été élaboré dès 2005,
longuement discuté à Djenné entre DJENNE PATRIMOINE et le Barey ton, patiemment affiné avec nos amis d’Acroterre, puis
présenté au Ministère (français) des affaires étrangères, plus précisément à la
Mission d’appui aux activités internationales des ONG. Il nous a fallu trois
ans pour convaincre cette institution, mais nous y sommes finalement parvenus.
La subvention accordée couvre 50 % du
coût total ; les prestations gratuites fournies par les trois associations
partenaires du projet financeront 20 % du coût total du projet ; il nous
reste donc encore à trouver 30 % du financement (soit 55 590 €).
En
quoi consiste ce projet ? Fondé sur un diagnostic partagé entre les trois
associations concernées, quant aux problèmes à résoudre pour protéger
l’architecture de Djenné, ce projet prévoit le développement sur trois ans
d’actions visant directement à résoudre ces problèmes.
NOTRE DIAGNOSTIC DES
PROBLEMES A RESOUDRE POUR PROTEGER L’ARCHITECTURE DE DJENNE
Le problème essentiel de la conservation
de l’architecture de Djenné est celui de son entretien.
Les
belles maisons que nous voyons encore aujourd’hui ne peuvent survivre que grâce
à un entretien régulier, annuel ou bi-annuel, car leur enduit extérieur, décapé
par la pluie à chaque saison pluvieuse, doit être refait régulièrement. Avec l’évolution
des conditions de vie à Djenné, les maisons ne sont plus aussi bien entretenues
que dans le passé.
Un
crépi de bonne qualité est constitué de terre crue à laquelle on ajoute
de la balle de riz, et si possible du beurre de karité. Cet enduit est étalé à
la main sur les murs. La balle de riz qui entre dans sa composition provient du
riz pilé à la main, donc de balle entière. Les moulins mécaniques auxquels on a
de plus en plus recours à l’heure actuelle réduisent la balle en farine et lui
font perdre toutes ses qualités ; il y a donc dorénavant beaucoup moins de
balle disponible pour les travaux de crépissage, et son coût a fortement
augmenté. Utilisée en quantité suffisante, la balle entière aide à l’adhérence
du crépi sur le mur, tout en renforçant sa solidité ; si la balle est utilisée
en quantité insuffisante, le crépi, de moindre qualité, se craquelle beaucoup
plus rapidement.
Le
beurre de karité, lui aussi, est relativement couteux, mais il intervient en
quantité modeste. On prend souvent prétexte du renchérissement des produits
pour faire l’entretien au rabais, par exemple en évitant la dépense que
représente le beurre de karité dans le mélange de terre et de balle de riz qui
fait l’enduit : on obtient donc un enduit de moindre résistance à l’eau et
qui se dégrade beaucoup plus vite.
Le
revêtement des façades en briques cuites hourdées au mortier de ciment,
très à la mode depuis quelques années, n’est pas une solution : non
seulement il fait perdre aux façades leur cachet original, leur qualité
esthétique, sur laquelle repose en partie le tourisme, mais il est dangereux
(parce que l’eau s’infiltre derrière le revêtement, qui masque les dégâts
pendant longtemps) et enfin il est plus coûteux que le crépi réalisé selon les
bonnes pratiques traditionnelles.[1]
On
comprend donc immédiatement qu’une amélioration de la durabilité des enduits traditionnels
permettrait de réduire la fréquence
des recrépissages et
répondrait à un besoin ressenti par les habitants.
S’il
est parfois justifié de lier la dégradation du patrimoine bâti à l’appauvrissement
de la ville, un autre facteur joue dans beaucoup de cas : c’est l’indivision
qui empêche les héritiers d’entretenir la maison familiale. Cette dernière
appartient de plus en plus souvent à des héritiers très nombreux, qui ne
peuvent pas facilement s’entendre sur le partage des frais d’entretien, et dont
aucun ne veut les supporter à lui seul. Et si personne ne veut avouer qu’on n’a
pas les moyens d’entretenir la maison familiale, personne non plus ne veut
proposer qu’on vende ce bien, symbole de la « grande famille ». De
fait, il est difficile de trouver une concession à vendre dans la vieille
ville. Y aurait-il des moyens de réduire la fréquence de l’indivision ?
Un second problème posé par la
conservation de l’architecture de Djenné est celui de son adaptation aux
exigences actuelles des familles
Dans
les plus anciennes maisons de Djenné, les chambres sont très exiguës, et la
disposition des surfaces ne correspond plus ni à la composition actuelle des
familles ni aux goûts du jour. En outre les éléments de confort (eau et
électricité, d’implantation récente) sont mal intégrés à la construction.
Il
est donc nécessaire de mieux répondre aux souhaits des habitants en matière
d’organisation des espaces intérieurs des maisons, même si on veut garder
l’aspect traditionnel des façades sur rue, pour conserver à Djenné son paysage
urbain, son charme inimitable, qui lui vaut en particulier des recettes touristiques.
Il
est également nécessaire de proposer des solutions satisfaisantes pour
introduire la modernisation de l’habitat (électrification, recueil des eaux
usées, etc.) tout en assurant une installation solide et esthétique à
l’intérieur, et tout en conservant à l’extérieur le charme du paysage urbain
ancien.
Est-il
possible d’innover en améliorant la qualité de cet habitat traditionnel,
par un meilleur traitement de l’électrification, de l’évacuation des eaux
usées, de la plomberie, et par l’adoption d’enduits intérieurs de
qualité ? En pratique, les propriétaires ne peuvent aujourd’hui que
recourir aux solutions généralisées en Europe, utilisant des matériaux
importés, alors que des solutions
autochtones peuvent être mises au point.
Un troisième problème nait des
obligations liées au classement de la ville
Le
classement des villes anciennes de Djenné comme Patrimoine de l’humanité a été
demandé par le Mali, qui a ensuite, lui aussi, classé le site ; ce
classement est l’une des sources de la notoriété de la ville, qui lui doit le
développement de son activité touristique. Mais ce classement est contraignant.
D’une
part, les bâtiments classés doivent être entretenus et périodiquement
restaurés. Restaurer n’est pas rénover, réhabiliter ou reconstruire ;
restaurer n’est pas seulement rebâtir, c’est remettre en état en respectant la
technique constructive originale, et c’est donc aussi entretenir le
savoir-faire et les structures sociales qui ont produit ces chefs d’œuvre dont
l’humanité entière est fière.
Or l’architecture traditionnelle de Djenné se
caractérise non seulement par les plans des maisons, les dessins de façades,
leurs éléments décoratifs, mais aussi par le fait essentiel que cette
architecture de terre utilise une technique de construction unique au monde, la
construction en djenne ferey. Les
briques sont cylindriques, moulées à la main, d’un diamètre de 10 à
djenne.patrimoine@laposte.net
Restaurer,
c’est, comme l’a prescrit la Charte de Venise,[2]
entretenir et reprendre si nécessaire les bâtiments anciens selon leur
technique originale de construction, et c’est donc aussi conserver le
savoir-faire des maçons capables d’employer cette technique. Tels sont les
engagements qu’ont pris le Mali et la communauté internationale lors du
classement des « villes anciennes de Djenné » par l’UNESCO.
Dans les années 1990, un recensement avait montré
que 40 % des maisons existantes avaient été
construites en djenne ferey ; la
célèbre mosquée de Djenné, rebâtie en 1906-1907 l’a été en djenne ferey ; mais cette technique a été abandonnée dans les
années 30, pour être remplacée par des briques parallélépipédiques, plus
rapides à poser, dites toubabou ferey
(brique des Blancs). Ainsi le savoir-faire constructif en djenné ferey a,
en pratique, à l’heure actuelle, totalement disparu. Il n’existe plus aujourd’hui qu’un seul maçon à Djenné, Mr Boubacar
Touré, très âgé et depuis longtemps à la retraite, qui ait au cours de sa vie
construit une maison entière en djenné ferey ; aucun des maîtres
maçons actuellement en activité ne l’a fait.
Si
on prend au sérieux l’engagement de restaurer et d’entretenir les anciennes
constructions de la ville, il faut donc redécouvrir cette technique si
originale.
Un quatrième problème tient à l’état
actuel de la profession de maçon
Les
maçons sont la pièce maîtresse de tout dispositif de protection, de conservation
et de promotion de l’architecture de Djenné. Rien ne se fera sans eux. Or leur
mode de transmission des connaissances professionnelles, exclusivement oral et
pratique, exclusivement organisé sur autour des gestes et comportements
professionnels sur le chantier, ne les prépare ni à s’adapter aux nouvelles
règles d’attribution des marchés publics ni aux raisonnements des actuels propriétaires.
Cette
profession doit donc s’adapter aux conditions économiques et techniques
nouvelles de son exercice, marquées par un moindre intérêt pour le
patrimoine bâti à Djenné, par l’appauvrissement relatif des propriétaires, par
de nouvelles exigences des habitants, par l’abandon progressif de certains
aspects de la construction traditionnelle et l’oubli consécutif des
savoir-faire. Un complément de formation professionnelle permettrait à la
profession de l’adapter.
Un cinquième problème concerne la
valorisation du patrimoine architectural aux yeux de la population de Djenné
La
ville de Djenné est classée depuis vingt ans, et tous les discours prononcés à
Djenné le rappellent. Pourtant, une
étude réalisée en 2002 auprès d’un échantillon représentatif des habitants de
la ville a montré que 56 % des personnes enquêtées ignoraient que Djenné
était classée au Patrimoine Mondial. Visiblement, des efforts considérables
d’éducation civique et culturelle de la population restent à faire, en même
temps que se mettrait en place une pratique effective de la démocratie locale,
où les intérêts collectifs seraient identifiés et défendus. Le patrimoine de
Djenné sera protégé et valorisé si la population de Djenné s’entend pour utiliser
ce patrimoine avec intelligence.
Le
patrimoine de Djenné doit être protégé aussi contre les interventions de
l’administration, qui, au mépris des engagements internationaux du Mali, a
construit en ciment en plein centre de Djenné, et continue à densifier
l’occupation du sol.
Le
patrimoine architectural de Djenné doit être protégé parce qu’il est un élément
essentiel de l’attrait touristique de la ville, donc une nouvelle source de
revenu pour la population. Si la population de Djenné comprenait mieux de quel
atout elle dispose aujourd’hui, elle pourrait s’organiser pour développer cette
activité et en tirer un meilleur parti, en promouvant l’image de Djenné auprès
de touristes cultivés susceptibles d’être attirés par son originalité profonde,
son histoire, son charme exceptionnel.
1)
Avec les maçons
La
ville de Djenné compte une centaine de « maîtres maçons », auxquels
s’ajoutent apprentis et manœuvres. L’organisation professionnelle des maçons,
leur corporation, dite barey ton, a
survécu parce qu’elle n’a pas été remplacée par d’autres institutions dans ses
multiples compétences : le contrôle de la formation professionnelle, la
solidarité en cas de maladie, la répartition du travail, la défense des
intérêts moraux de la profession, etc. Le projet vise à renforcer cette
organisation et ses membres pour qu’ils jouent ces divers rôles de façon très
professionnelle dans le contexte administratif et économique actuel de Djenné.
En
ce qui concerne la formation professionnelle, elle est transmise sans recours à
aucun enseignement formel, exclusivement « sur le tas », et les
maçons sont capables de bâtir des édifices complexes sans aucun plan ni croquis
préalable : les maîtres maçons « ont tout dans la tête ». De ce
fait, et comme le marché de la construction est essentiellement local, très
rares sont les maçons qui comprennent le français, encore plus rares ceux qui
le parlent, et les réunions de la corporation utilisent les langues comprises
par la majorité d’entre eux, le bozo et le bambara.
Il
s’agit donc en premier lieu de mettre
la profession en mesure de s’adapter aux conditions nouvelles de son exercice ;
ces conditions concernent tant la demande d’un plus grand confort (eau,
électricité..), d’une meilleure finition (enduits intérieurs…), d’une plus
grande durabilité (enduits extérieurs), que les conditions pratiques de l’accès
aux marchés publics et aux marchés privés importants. Le projet permettra donc
de :
-
compléter les bonnes pratiques traditionnelles par divers apports particuliers
permettant de résoudre de façon satisfaisante les problèmes que pose
aujourd’hui l’amélioration de
l’habitat de Djenné (adduction d’eau, évacuation des eaux usées, installations
électriques…) ; le projet comportera donc l’acquisition de nouvelles
compétences techniques pour faire face aux problèmes posés par
l’électrification, la plomberie, l’évacuation des eaux usées, l’amélioration
des enduits, etc … ;
-
amener les maçons à s’adapter aux formes actuelles de la négociation
entre les corps de métiers et les propriétaires ou administrations publiques,
puisque cette négociation utilise de plus en plus des documents écrits, des
devis précis, des engagements sur des délais de réalisation, etc ; comme
la formation traditionnelle des maçons les pénalise lourdement à cet égard, le
projet organisera l’acquisition de compétences en matière de lecture, langue
et calcul, acquisition qui leur permettra d’établir des devis, de répondre
à des appels d’offre, etc … et qui leur offrira la possibilité de participer de
plein pied aux futures grands chantiers de Djenné ; ainsi il est prévu
d’organiser 288 heures d’alphabétisation fonctionnelle par an pendant trois ans,
en utilisant les compétences en ce domaine du Centre d’animation pédagogique de
Djenné.
Il
s’agit par ailleurs de mettre la profession en mesure de se redonner
à elle-même, et d’exposer à la vue de tous, un témoignage indubitable de son
savoir-faire, une preuve tangible de sa capacité à édifier en terre un
bâtiment public de belle allure répondant à des contraintes d’usage
inconnues des constructions familiales traditionnelles : c’est là que la
réalisation sous forme de chantier-école d’un chef d’œuvre –la
construction d’une Maison du Patrimoine
de Djenné– et la redécouverte du djenné ferey jouent leur rôle. Le projet
comporte donc :
- la
redécouverte et l’expérimentation du djenné ferey, en utilisant les
compétences de Monsieur Boubacar Touré, le seul et dernier vieux maître maçon
qui connaisse encore cette technique constructive ;
- la
réaffirmation de l’identité professionnelle des maçons par la participation à
la Maison du Patrimoine de Djenné, un
nouveau chef d’œuvre de la profession, un peu comme l’a été il y a un siècle l’édification de l’actuelle mosquée pour leurs
pères. Ce bâtiment destiné à un usage public, d’un modèle rarement confié
jusque là aux maçons de Djenné, servira pendant trois ans de
« chantier-école » pour tester les nouvelles innovations :
- l’amélioration
des enduits extérieurs;
- l’application
d’enduits intérieurs en taddelak ;
- la
mise au point de solutions optimales pour résoudre les problèmes posés par les
installations électriques, la plomberie et l’évacuation des eaux usées.
Le
barey ton, la corporation des maçons,
participe à la définition des objectifs détaillés de l’alphabétisation
fonctionnelle, à la sélection des maçons qui suivront cette formation, à la
définition précise des fonctions et du plan détaillé de la Maison du
Patrimoine, à l’évaluation des innovations, à la sélection des maçons qui
participeront au chantier-école, à l’évaluation des résultats acquis.
2)
Avec les propriétaires des maisons
Les
maisons traditionnelles sont au nombre d’environ 1200. Leurs propriétaires
seront concernés par d’importants efforts de sensibilisation (émissions
de radio, réunions d’information, discussions sur les choix du projet,
discussion des problèmes rencontrés, discussion des résultats…) et par la réalisation
du chantier-école, qui leur montrera concrètement ce qu’il est possible de
faire avec les techniques traditionnelles et quelques compléments.
L’information et la sensibilisation des
propriétaires porteront notamment :
- sur les coûts comparés des diverses techniques
actuellement employées ou proposées à la suite de l’expérimentation réalisée
dans le cadre du projet ; le chantier-école et d’autres chantiers
serviront aux études de cas ;
- sur la valeur économique du patrimoine bâti
de Djenné, comme source de revenus de toutes sortes induits par l’activité touristique ;
-
sur les opportunités qui s’offrent à tous les corps de métier de Djenné de
valoriser aujourd’hui, en s’adaptant à la demande actuelle, les compétences
professionnelles héritées de la tradition.
En outre, un groupe
de travail sur l’indivision sera créé, avec pour but d’examiner s’il est possible de proposer
des mesures incitatives susceptibles de réduire la fréquence des indivisions,
ou de modifier la gestion des héritages indivis de telle sorte que le
patrimoine immobilier soit entretenu « en bon père de famille » au
lieu d’être abandonné à la déchéance. Ce groupe associera des notables de
Djenné et Maître Cheick Cissé, juriste originaire de Djenné et parfaitement
averti des problèmes familiaux et fonciers de la région. Même si aucun résultat
ne peut être espéré pendant la durée du présent projet sous la forme d’une
modification des textes en vigueur puis des comportements, le projet aura de la
sorte contribué à préparer le futur.
Une meilleure compréhension de notre diagnostic de
la situation du patrimoine bâti de Djenné, conjuguée avec les résultats
techniques du projet, devrait favoriser un entretien plus régulier. La réalisation du projet devrait en effet
aboutir à :
- la mise à disposition des propriétaires d’un
enduit extérieur plus durable, de meilleur rapport qualité/prix ;
- un retour
de la mode de l’enduit traditionnel de parfaite qualité ;
- la possibilité de réaliser avec la main d’œuvre et
les matériaux disponibles sur place des aménagements intérieurs et extérieurs plus soignés des maisons.
Par ailleurs, la mise en valeur les caractéristiques
typiques de l’architecture traditionnelle de Djenné, et la réalisation d’un
nouveau chef-d’œuvre par le barey ton,
devraient conduire à ce que les familles de Djenné fassent construire ou rénover les maisons en ayant recours aux
meilleures techniques traditionnelles.
Progressivement la population de
Djenné, loin de penser que les maisons en terre sont le lot des pauvres, pourra
à nouveau éprouver de la fierté à habiter dans une cité historique,
dont le patrimoine architectural est d’une facture unique au monde, et aussi souhaiter assurer la transmission
de ce patrimoine aux générations
qui montent.
*
* *
Par ces activités, le projet apportera à l’ensemble
de la population de Djenné (14000 personnes) et des environs :
- un
outil de promotion de son image, donc de son tourisme et de son artisanat, qui
sont déjà une source de revenus non négligeables pour les familles ;
-
un nouveau motif de fierté, fierté d’appartenir à une ville très ancienne qui a
su conserver des témoignages indubitables de son glorieux passé, fierté de
puiser dans ce passé pour s’affirmer dans le monde d’aujourd’hui.
_________________
A QUOI SERVIRA
LA MAISON DU PATRIMOINE DE DJENNE ?
Cette
Maison du Patrimoine, nouveau chef d’œuvre des maçons de Djenné, sera ouverte à
tous les corps de métier de Djenné, pour exposer leur savoir-faire, pour
organiser leurs réunions et leurs activités de formation, pour leur permettre de
bâtir des projets collectifs similaires à celui-ci et susceptibles d’aider les diverses
professions à s’adapter aux conditions économiques et sociales du nouveau
millénaire. Elle sera l’outil d’un développement des professions artisanales de
Djenné.
Vis-à-vis
du grand public, la Maison du patrimoine de Djenné reprendra les missions que
DJENNE PATRIMOINE avait assignées à son premier projet « Une maison de
Djenné » il y a une dizaine d’années : montrer au grand jour ce que
les artisans de Djenné sont capables de produire, exposer leurs travaux
récents, mettre à la disposition des visiteurs cultivés une documentation écrite,
mais aussi photographique et vidéographique sur le patrimoine archéologique,
architectural, artisanal et culturel de Djenné.
Enfin
cette Maison du Patrimoine sera le siège de DJENNE PATRIMOINE.
*
* *
En
pratique, compte tenu de son expérience antérieure en matière de gestion de
projets, c’est l’association Acroterre qui recevra les financements du présent
projet et les gèrera, et versera sur un compte ouvert à Djenné les sommes
nécessaires pour couvrir les dépenses à faire sur le site. Ce compte sera géré
par Amadou Tahirou Bah et un maître maçon désigné par la corporation. Le
coordinateur local du projet sera Amadou Tahirou Bah, le trésorier de DJENNE
PATRIMOINE, aidé par Evelyne Bertrand.
VOUS POUVEZ CONTRIBUER
A CE PROJET !
Voici comment :
En
participant, par un don, à la souscription destinée à compléter les financements
déjà acquis !
L’intégralité
des sommes recueillies sera utilisée sur
le terrain à Djenné : nous en prenons l’engagement et nous vous en
rendrons compte.
La
liste des donateurs sera affichée sur les murs de la Maison du Patrimoine de
Djenné, et sera ainsi portée à la connaissance des milliers de visiteurs du
monde entier qui visitent la ville chaque année.
DON pour la
MAISON DU PATRIMOINE DE DJENNE
Je fais un don de :
……………………………………………………
Etablir le chèque au nom d’
ACROTERRE.
et l’adresser à :
Projet DJENNE
Association ACROTERRE
60 Place des Géants
38100-Grenoble
France.
ou virement bancaire à :
Association ACROTERRE
Crédit Coopératif
IBAN FR76
4255 9000 1621 0295 6240 915
[1] Cf. Olivier Scherrer, Que coûte le recrépissage annuel
des maisons de Djenné ? DJENNE
PATRIMOINE Informations, n° 21, automne 2006, p. 12-14
[2] Rédigée lors du IIe Congrès international des
architectes et des techniciens des monuments historiques, Venise, 1964, et
adoptée l’année suivante par ICOMOS ; voir http://www.icomos.org/docs/venise.html